6 FEVRIER 1945: Naissance de Nesta Robert Marley à Nine Miles, dans la région de Saint Ann (Jamaïque). Fils de Cedella Malcolm, jeune paysanne de 17 ans issues d'une famille descendant des Africains amenés par les espagnols puis par les Anglais et Norval Marley, Jamaïcain blanc et Capitaine de l'armée britannique. Ce type d'union, à peine plus d'un siècle après l'abolition de l'esclavage, suscitait encore des oppositions car le rascisme des colonnisateurs Anglais envers les "Vrais Jamaicains" existait toujours. Le couple n'a pas résisté aux pressions de la famille du Capitaine Marley qui n'a rendu que quelques visistes à son fils Robert.

 

1955: Mort de son père (de la malaria). La meme année, la mère de Bob part à Kingston tenter sa chance. L'exode rurale massif y a entrainé les bidonvilles.

 

1957: Bob rejoint sa mère à Kingston, dans la partie ouest appelée Trench Town. Là-bas il trouve la famille qu'il n'a pas connue et qu'il recherche en trainant avec les gamins du quartier, parmi lesquels Bunny Livingston avec qui il créera les Wailers. Ils vont réguliérement le soir, assister aux cours de chant donné par Joe Higgs (un chanteur devenu star du ghetto après un succès en 1960).

 

1960: A 15 ans, Bob n'a pas la tète à ce qu'il fait. Il cherche à décrocher une audition avec un producteur. Il fait aussi son premier radio-crochet.

 

1962: Desmond Decker, un collègue à Bob, l'accompagne au studio Beverley's et lui présente Jimmy Cliff (14 ans et 2 tubes! ). Grace à Cliff, Bob réussi à enregistrer son premier 45 tours, sous la coupe du producteur sino-jamaicain Leslie Kong ( c'est "Judge not" ). Il ne marche pas, et d'autres titres suivront sans succès comme "Do you still love me ? " ou "One cup of coffee". Mais l'époque est au Ska , un rythme rapide qui reflètent parfaitement l'effervescence qui règne en Jamaique. Ces chansons ont des thèmes qui préoccupent déja Bob: la justice, l'amour et la violence.

 

1963: Les Wailers se forment avec Marley, Livingston (Bunny Wailer) et Peter Tosh. Viennent s'ajouter Junior Braithwaite et deux filles, Beverley Kelso et Cherry Smith. Le rasta Seeco, leur apprend le rythme et les emménent à studio one, chez Coxsone Dodd (le patron de sound system le plus influent sur l'ile ). Ils écrivent leur premier succés "Simmer Down" (enregistré avec le smusiciens des Skatalites), qui sera numéro un sur l'une des deux radios d'état. Cette chanson avait un double propos: avertir les rude boys de ne pas s'attirer les foudres de la loi, et répondre à une lettre de sa mère qui craignait que son fils n'ait de trop mauvaises fréquentations.

 

1964: Les Wailers poursuivent leurs succès avec "Magwa Dog", "Wages of loves" et "Don't ever leave". Bob rencontre Rita Anderson, infirmière de formation, et membre du trio féminin "The Soulettes".

 

1965: Après plusieurs changements de personnel autour du trio, la formule se stabilise avec Bob Marley and the Wailers. C'est Marley qui prend en charge les destinées du groupe. Des droits d'auteurs sont versés au groupe pour un montant de 99 livres. Une somme faible, malgrès les succès qui se poursuivent :" Rude Boy, I'm Still Waiting et One Love.

 

1966: Bob se marie avec Rita Anderson le 10 février. Départ temporaire de Bob vers les Etats-Unis, afin de travailler dans l'équipe de nettoyage de l'hôtel Dupond à Wilmington, auprès de l'endroit où vit sa mère. Il rentre à l'automne, et avec ses économies monte sa marque de disques, "Wail'n'Soul'm" (abrégé de Wailers and Soulettes music). Avec d'excellents musiciens comme Winston Wright au piano et à l'orgue, et Ranford Williams à la guitare, Jackie Jackson à la basse, Hugh Malcolm à la batterie, Alvin Patterson et Constantine Walker aux percussions.

 

1967: Période de grande créativité des Wailers, qui enregistrent onze 45 tours. Le groupe prône ouvertement l'idéologie Rasta. Naissance de Cedella Marley. Après avoir créé leur propre label (Wail'n'Soul'm), les Wailers ouvrent leur premiére boutique, sur Greenwitch road. En janvier, Bob, Rita et Peter Tosh rencontrent Johnny Nash et son imprésario Danny Sims. Les Wailers commencent à enregistrer des maquettes de chansons et Sims leur fera bientôt signer un contrat exclusif d'agent, d'éditions musicales et de production de disques. De juillet 1967 à septembre 68 Bunny Livingston est emprisonné pour détention de chanvre, et Rita Marley le remplace au sein du trio.

 

1968: Année politiquement trouble en Jamaïque. Le trio freine sa cadence d'enregistrements. Naissance de David "Ziggy" Marley en octobre. Bob annonce sa prise de conscience rasta à sa mère Cedella, elle est choquée, comme le serait tout jamaïcain, qui considère à priori les rastas comme blasphématoires. Mais elle le suivra plus tard dans cette voie.

 

1969: Quelques sessions d'enregistrements, puis Bob repart chez sa mère en Amérique. Il travaille cette fois de nuit dans une usine chrysler à Wilmington dans le but de revenir en Jamaïque avec un peu d'argent. A son retour les Wailers fondent les disques Tuff Gong.

 

1970: Les Wailers acceptent d'enregistrer pour Leslie Kong, chez Beverley's, l'album "Best of the Wailers" qui ne sera pulbié qu'en janvier 1971 (Kong le fera paraître à l'insu des Wailers, puis mourra d'une crise cardiaque ). Un nouveau manager est engagé, Alan Cole, ainsi qu'un jeune artiste aux claviers, Tyrone Downie. Les 3 Wailers se mettent à collaborer avec lee "Scratch"Perry, ex-ingénieur du son de Coxsone Dodd, sans le cadre de sa stucture de production "The Upsetters". Ils gravent des chefs-d'oeuvre impérissables parfois co-signés Perry (Kaya, African herbsman, Sun is shining et 400 years), et sont accompagnés par la rythmique extraordinaire des Upsetters (les jeunes frères Aston "Family man" Barrett et Carlton "Carly" Barrett qui vont suivre Bob Marley à partir de là).

 

1971: Après "Simmer Down", second vrai succès du groupe avec "Trench Town Rock", qui occupe les charts jamaïcain pendant 5 mois. Début de sérieuses dissensions entre Marley d'un côté, Tosh et Livingston de l'autre. Bob part en suède en mai 1971, il est salarié part danny Sims pour composer avec Johnny Nash et son clavier texan, John "Rabbit" Bundrick, mais il ne sera jamais payé. Marley se rapproche du leader du PNP (People National Party, d'inspiration socialiste) Michael Manley. A la fin de l'année il rencontre Chris Blackwell, patron de la maison de disques Island.

 

1972: Le film Jamaïcain "The Harder They Come", avec Jimmy Cliff, rencontre un certain succès en Occident. On y découvre les premiers airs Reggae. Chris Blackwell se montre intérressé par les Wailers. Il offre une avance de 8000 livres au groupe pour qu'il enregistre un album (Catch a Fire), car il est bien décidé à ne pas louper la mode naissante de la musique de son propre pays. "Catch a Fire" est enregistré en Jamaïque chez Harry J avec Carly et Family Man.

 

1973: Blackwell fait tourner le groupe aux USA et en Europe. Earl Lindo remplace Tyrone Downie aux claviers, Bunnny Livingston quitte le groupe en pleine tournée, déçu par les pressions psychologique et financières, et le mode de vie occidental (il sera remplacé par Joe Higgs). Il se rebaptise Bunny Wailer pour sa carrière solo qui connaîtra quelques succès comme l'album "Blackheart Man" enregistré avec le groupe de Bob Marley. Pendant ce temps Blackwell crée un nouveau label (Mango), sur lequel il signe Toots and the Maytals. Après un live enregistré sur une radio de San Francisco (KSAN, et commercialisé en 1991 sous le nom de Talkin' Blues), le groupe sort un nouvel album "Burnin". Peter Tosh quitte le groupe pour continuer en solo car il ne supporté pas que les albums se titrent toujours "Bob Marley and The Wailers".

 

1974: Les I-Threes, groupe vocal de Rita Marley, sont maintenant intégré aux Wailers. Pour que Danny Sims, éditeur de ses compositions, ne touche ps la part des droits qui lui reviennent. Bob ne signe plus ses morceaux se son propre nom. Certains sont attribués à son vieil ami du ghetto Vincent "Tata" Ford qui à un peu contrbué aux paroles, d'autres à un énigmatique R. Marley (Rita ou Robert?), ou à son ami Carlton Barrett. Sorti d'un nouvel album, "Natty Dread". Eric Clapton, très côté en 74, obtient son seul numéro un en amérique avec "I Shot The Shériff", et Bob profitera beaucoup de cette publicité.

 

1975: L'assassinat de Sélassié par une junte militaire sanguinaire lui fera chanter le 45 tours "Jah Live" où il proclame que dieu ne peut mourrir. Tyrone Downie est de nouveau intégré aux Wailers alors que la carrière de "Natty Dread" se poursuit honorablement. Tournée américaine dont le point d'orgue est atteint au Madison Square Garden de New York, devant 15000 personnes. Gros succès pour lesingle "No Woman No Cry" sur les radios. Sorti en novembre de l'album "Live at The Lyceum", enregistré à Londres.

 

1976: Les Wailers sont "groupe de l'année" dans le prestigieux magazine "Rolling Stone", alors que "Time" parle de Marley en évoquant un "nouveau gourou". Le 26 février naît Kymani, fils de Bob et Anita Belnavis (championne du monde de tennis de table). "Rastaman Vibration" sort en mai, avec une collaboration de Earl "China" Smith, qui intégrera les Wailers, à la guitare. Cette album contient des morceaux inoubliables comme "Positive Vibration", "Roots Rock Reggae" où il clame son amour de la musique, "Rat Race". L'album se classe 10ème du Billboard américain. Le 3 décembre, tentative d'assassinat contre l'entourage de Bob (touché au bras et au torse), sa femme sera blessé et son nouvel impressario sera touché de six balles. Ce sont des hommes de mains qui sont employés par des gangs manipulés par l'opposant au gouvernement de gauche de Michael Manley. Bien résolus à ne pas céder à l'intimidation, les Wailers jouent deux jours après au concert géant "Smile Jamaïca" du Heroes National Park puis Bob, péiné par ses événements, s'exile à Londres.

 

1977: Marley fait la navette entre Londres et Miami pour enregistrer les sessions de ses deux prochains albums, "Exodus" et "Kaya". Julian "Junior" Marvin, un guitariste anglo-américain d'origine jamaïcaine, est incorporé au groupe. "Exodus", sur le thème des rapatriement des noirs en Afrique, reçoit la consécration du public. A Paris, en mai, à la suite d'un accident lors d'un match amical Wailers/Monde du spectacle, un docteur diagnostic une tumeur et recommande l'amputation du gros orteil droit ou un traitement localisé. Il préfére la seconde solution qui lui sera fatale à terme.

 

1978: Tournée intense et sorti de l'excellent album "Kaya", souvent mal accueilli par les critiques qui trouvent Marley plus commercial et moins révolutionnaire depuis qu'on lui a tiré dessus. Le 22 avril, Bob rentre triomphalement dans son pays pour le "One Love Peace Concert" où il parvient à réunir sur scène les opposants politiques Seaga et Manley, deux ennemis jurés. Le jour, Bob distribue de l'argent à ceux qui en on besoin. La queue est souvent longue devant sa maison, il dépense ainsi des milliers de dollars en liquide. Quand il n'a plus d'argent, il se ballade avec les poches de son pantalon retournées. Publication de "Babylon by Bus", témoignage de l'importante tournée qui a eu lieu en occident (le 26 juin, le double "Babylon by Bus" est enregistré en live au Pavillon de Paris). Marley se rapproche de l'Afrique, il effectue une visite en Ethiopie pour creuser de la philosophie Rastafarie, et commence à composer "Zimbabwe" (son manifeste anti-colonnialiste). Il recevra à New-York la médaille de la paix des Nations-Unies, pour son action en faveur de la réconciliation sur l'île de la Jamaïque.

 

1979: Sortie de "Survival", album politique et à vision internationaliste. Le 21 juillet, Cindy Breakspear met au monde Damian Marley, qui deviendra chanteur lui aussi. Bob profite de sa nouvel tournée pour dialoguer avec les médias, afin de faire passer son message d'une réunification des peuples noirs. "Survival" est à cette image, c'est un disque sophistqué où diférentes influences se font sentir. Cette album contient des classiques comme "So Much Trouble in The World", "Africa Unit", ou "Ambush in The Night" qui fait allusion à la tentative de meurtre dont il a fait l'objet. Le déclin physique de Bob commence en pleine tournée mondiale, qui passe par la Nouvelle Zélande, l'Australie, le Japon.

 

1980: Cette année Bob accomplit son rêve de jouer en Afrique, invité officiel au Gabon en janvier (où il découvre que son manager Don Taylor l'escroque), et le 17 avril à la cérémonie d'indépendance du Zimbabwe (dernier pays africain à obtenir l'indépendance). En été, une tournée Européenne lance l'album "Uprising", le disque contient encore des titres très fort comme "Zion Train", "Pimper's paradise", "Redemption Song". Suite à deux concerts au Madison Square Garden, Marley s'éffondre en pratiquant un jogging. On lui détecte une tumeur au cerveau, il garde le secret pour que sa famille lui laisse faire un dernier concert le 23 septembre à Pittsburgh.

 

1981: Létat de santé de Marley se détériore, le 9 mai Bob est rapatrié à Miami, où il retrouve sa mère. A 11h35 du matin, Bob meurt entouré de ses enfants. Son dernier mot sera pour son fils Ziggy :"L'argent ne fait pas la vie". En Jamaïque, un deuil national est immédiatement décrété. Bob marley repose au sommet de la colline de Nine Miles, la terre de son enfance.

 

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